18 avril 2010

Le prophète aux serpents.



Marchant sur la canopée
Comme sur les eaux
Il brandit sa canne-épée
Contre les oiseaux

Fuyez qu’on ne vous embroche
C’est ce qui vous pend
Au nez Je suis en approche
C’est pour les serpents

Car telle est sa fantaisie
Tel son plaisir quotidien
Rencontrant un ophidien
Il lui fait sa prophétie

Serpent col-
Lé au sol
Par la force centripète
Prends bien garde au gypaète
Barbu cruel qui te guette

Sache bien quel est son but
Il prétend ainsi nourrir sa nichée
De ta chair salement amochée

Oui sur un sol peu herbu
Crains la colère qui pète
Du gypaète barbu
Qui veut à coups de bec nettoyer ton squelette

Une fois encor je te le répète
Serpent collé au sol peu herbu
Par la force centripète
Prends bien garde au gypaète
Barbu

Fais gaffe à l’oiseau serpentaire
Pressé de t’emporter jusqu’ à son aire

Prends garde à toi et dès demain
Je viendrai te serrer la main
Ta religion j’espère est faite

Tirant tel un veau qui tète
Sur le coin du col de sa chemisette
Notre estimable prophète
Soudain salive à la pensée de son goûter
Une tartine un peu de thé
Et prend la poudre d’escampette

Moi j’aime autant être poète
Ça ne me paraît pas plus mal pour la santé.
(NB. Ni gypaète ni serpentaire dans la forêt tropicale. Mais nul n’est prophète en son pays).
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04 avril 2010

Rudiments de rudologie en randonnée.


(Sifnos, juin 2008)

Laissant le Mont
Saint Siméon
Et les murs austères
De son monastère
Les randonneurs sont obligés
Dans la descente de longer
À certain moment la décharge
Et tout le ravin qu’elle a saccagé
L’air est pur et la route est large*
Pensait-on pouvoir chantonner
Or je n’en crois ni mes yeux ni mon nez

La nuit le jour les rats pullulent
En ce lieu qui ne sent pas bon
Le jour les guettent les faucons
Et la nuit les chats-huants ululent

Une couleuvre verte un temps suit le chemin
Humide et caillouteux qui mène
Jusqu’aux illustres Trois fontaines
Et de là vers les non moins célèbres Moulins

En dépassant les citronniers
Vers le repos que je me souhaite
Je repense à Michel Tournier
Le combat des rats et des mouettes**

Dans un verger qui respire la paix
Où pousse une herbe à galipette
Un âne paît
Et pète
Et brait
Saperlipopette
J’ai bien peur que ces vers ne vaillent pas tripette.

* merci à l’inoubliable M. Déroulède…
** Les Météores et la décharge de Fos
Plus vaste en vérité que celle de Sifnos.

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