26 avril 2008

Élégie gourmande.

Oui la soupe à l’oignon se prépare
En pleurant
Quand le moment vient que les amants
Se séparent

Il faut la laisser cuire en rêvant
Ô savants
Que vos travaux un peu trop souvent
Accaparent

Un chat tigré dort sur le divan
En rêvant
À quelque hypothétique bagarre

Laissez-le rêver en paix bon sang
Il pourrait vous sauter dessus sans
Crier gare.

(Sur ce, les gens, je m'absente pour un mois; joyeux printemps !)
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20 avril 2008

Les allers retours de Jean.

C’est Jean brave apprenti boucher
Qui vient livrer du steack haché

Sur son vétété rose il roule
Casque au guidon bien accroché
Comme une moule
À son rocher

Mais regrettable
Erreur
Épouvantable
Horreur

Le hasard fait souvent des siennes
Jean se trompe de personne et
Surtout d’adresse et vient sonner
Chez des lesbiennes
Végétariennes

Excusez-moi je savais pas
Il revient alors sur ses pas
Du côté de la boucherie
Où l’attend sa petite amie

Du moins croit-il elle est pas là
Jean s’en retourne très pâle à
Cheval sur son vétété rose
Vers chez ses vieux d’humeur morose

En route son portable sonne
Et c’est son patron en personne
Il est au fond
Très débonnaire
Mais prend son ton
Autoritaire

Il faut livrer un pot-au-feu
Jean revient en catastrophe euh
Je ne sais plus ce qui se passe
Il s’arrête dans une impasse

Ah oui Jean se retrouve nu
Dans les bras de Vénézueliennes
Qui sont en même temps le fait est bien connu
D’adorables bolivariennes
Aux dires du garçon boucher
Elles sont douces au toucher

Ravi de montrer que la chair est tendre
Jean le garçon boucher n’a rien
Perdu pour attendre
Et tout est bien qui finit bien

Qu’est-il advenu du vétété rose
Vous demandez-vous pour l’heure il repose
Devant le logis d’un ninipotchien(*)
Entre un bac de fleurs et la niche au chien.

(*) partisan de Ninipotch (d’après Georges Perec; au fait on peut se demander si le vétété au fond de la cour n’a pas un guidon chromé)

13 avril 2008

Défense de la vache.

(sonnet bucolique)

L’ animal fait de son meuh
En peuplant le pâturage
Y rumine avec courage
Esprit de suite et sérieux

Je vous regarde en les yeux
Peut-on refuser fourrage
À la perle d’élevage
Qui fournit son lait crémeux

Pour toi reine de l’ étable
Je laisserai mes travaux
Et j’irai par monts par vaux

Chanter ton inimitable
Lait pour sustenter les veaux
Que nous prisons sur nos tables.


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12 avril 2008

En hommage...

En hommage à Laflote, qui vient de nous brancher sur la mire de la RTF une fois encore (ce n'est pas pour rien qu'elle figure au blogroll de Bellzouzou sous la mention "fluctuat nec mergitur") je republie un poème de feue ma bonne tante Aglaé:

"30 octobre 2006
Petit hymne pour Laflote, à l'occasion de son lointain trépas.

Quand Laflote a mouru
D'un mal irrémédiable
Quand Laflote a mouru
L'enfer n'en a pas voulu

J'ai assez dz soucis
Dit Satan à ses diables
J'ai assez de soucis
Non je n'en veux pas ici

Idem au purgatoir
Le malaise est palpable
Idem au purgatoir
Refusée bon sang d'bonsoir

Alors elle a fini
Aussi finit ma fable
Alors elle a fini
Bien tranquille au paradis

A perpète entendra
La harpe délectable
A perpète entendra
Allongée entre ses draps."

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09 avril 2008

Un peu d’histoire véridique.

(dédié à Tirui et à ses lecteurs)

Il est avéré qu’à la bataille d’Hastings (1066, tout ça ne nous rajeunit pas) l’un des vassaux du Conquérant, Yvan, seigneur de Titehou-la-Forest, se sentant foiblir (il avoit fort souffert du mal de mer), mit un genou à terre pour prier:
« Ô notre bon Sainct Zercass
Ami de Sainct Boniface
Protège les Bajocasses(*)
Que les ennemys tracassent. »
Puis, s’étant relevé tout requinquoyé, et remis en selle, il se lança à l’assaut, brandissant son écu marqué d’un léopard roux perché sur branche, et lançant son invocation terrificque:
« Sacer passoussa Zercass ! »
Et contribua grandement à gagner la bataille, dont fust récompensé par le Duc, nouveau Roy, nostre Sire, à titre posthume hélas, d‘un tonneau de croquettes, pris sur l’ennemi, pour son chat resté en Normandie
Une vignette est consacrée à ce haut fait dans la Tapisserie de la Reine Mathilde.
(*) Bajocasses: habitants de Bayeux (et environs)


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07 avril 2008

Ramper et mordre.

Le chef des vipères
Fait le coup de poing
En se dandinant sur ses pattes de derrière
Après la bataille une main à sa visière
Il donne un salut à ses blessés mal en point

Après quoi il prend son repos de guerrier las
Abandonnant la glace abricot et chocolat
Qu’il a quelque temps entre ses doigts retenue
De toutes façons elle est maintenant fondue
Et sans y mettre de douceur
Infuse son venin masseur
Hop à la première venue

A la fin à la guerre il lui faut repartir
En prenant à deux mains son insigne courage
C’est un dur métier celui de vipère en chef
Et quand foyalé bon foyalé enfin bref
Pour compenser il a la gloire en héritage
Sans jamais de sa majesté se départir.

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