29 avril 2007

Dégustation.

(ébauche élégiaque)

Le diable aime et chérit deux chiennes en enfer
L'une a pour nom Elsa et l'autre Jennifer

Fin des amourses
Liste de courses
Noirs chocolats
La mort aux rats
Et à la fin bon débarras

Mouches en quantité couleur vert artichaut
S'en vont asticoter un cadavre encor chaud
L'odeur de sainteté se répand délétère
Le pécheur se repent d'avoir ronflé pépère
Les pélerins dormeurs enfin repantouflés
Soulagent par des ablutions leurs yeux gonflés

Amour toujours c'est "à jamais"
Et quand "à" s'en vient à tomber n'est-ce
Pas "jamais" qui seul se pavane désormais
Le "à" le Saint-Esprit peut l'emmener en laisse
Le "à" tombe quand il le veut
Reste "jamais" c'est un aveu

J'entends Elsa gronder et Jennifer aboie
Atours appas tour pas
Et demi-tour et pas de l'oie
Rimes dépareillées
Les muses sont-elles donc pas
Ce matin-là bien réveillées
Ce matin-là je suis si las privé d'envie
N'y touchez point pourtant c'est l'amour de ma vie

.Satan de Jennifer a flatté le pelage

Carton du premier emballage
Protégeant la tablette autant et tant pour cent
La déchirer avec les dents puissant
Mordre sa langue jusqu'au sang
Parole de diable il n'est nul besoin
Qu'au loin sur terre j'intervienne
Jappe Elsa ma chienne
Le mal de proximité tsoin tsoin

Chocolat chocolat septante
Et tant pour cent de cacao
Dehors un monstre dentu hante
L'espace instable du chaos.

23 avril 2007

Le candidat

Afin de sauver la France
Notre ami Gontran s'avance
Et prend son air pénétrant

C'est avec beaucoup d'aisance
Qu'il propose un alléchant
Projet qu'il met en balance
Par les villes et les champs
Avec les insuffisances
Des programmes concurrents

Notre Gontran entre en transe
Importunant les passants
Mon tracteur est plein d'essence
Mes prés peuplés de juments
Je suis un vrai paysan
C'est moi le meilleur je pense

Oui c'est moi le mieux disant
Nous allons mener la danse
Mon Dieu que je suis content
J'ai déjà beaucoup d'avance
Je le dis sans arrogance
Sur les autres prétendants

Le peuple a l'extravagance
De rester indifférent
Voyez quelle impertinence

Tant pis pour son espérance
De devenir président
Gontran sauveur de la France
Doit tirer sa révérence
Ah mon Dieu c'est embêtant
Son score est insuffisant.

17 avril 2007

Epître à Bellzouzou

(commentaire à son billet du jour)

Ne seraient-ce point les gâteaux
De Brisefer beurre-oeufs-farine
Qui détruisirent aussitôt
Que tu les pris ta taille fine ?

Il faut persuader ton garçong
De t'accorder quelques séances,
J'entends bien: moyennant finances,
De son amaigrissant ping-pong.

Alors tu te retrouveras
De fort agréable manière,
Grâce au sport qui chasse le gras,
Dans ta sveltesse printanière.

14 avril 2007

Eclopés

Autrefois j'étais la-
Pin mécanique
J'avais pour consoeur la
Boîte à musique
Souvent les caprices
D'un enfant
Nous mirent au supplice

Ce n'était pas qu'il fût méchant
Mais parfois fort autoritaire
Notre petit propriétaire
N'aimait rien tant
Que de nous flan-
Quer par terre

Tous deux cabossés
Bientôt délaissés
Donnés pour cassés
Pour lors nous nous retrouvâmes
Sur un tas de détritus infâmes

Le chiffonnier qui nous emporta dans son sac
Nous cédant à son compère
Un marchand de bric-à-brac
Celui-ci dans son repaire
Nous rafistola
Nous mit de l'huile ici et là
Et jusqu'au musée nous véhicula

Le dimanche une assistance amusée
Ou plus souvent désabusée
Peut nous zyeuter sur l'étagère du musée

L'enfant devenu grand s'émeut de nous trouver
Se remémore alors les lustres écoulés
Et lorsqu'il s'en retourne ah tout songeur il est
Défend à ses enfants de maltraiter leurs jouets
Non leur dit-il c'est pas bien d'abîmer les choses
En faisant cela l'on s'expose
A se sentir un jour d'humeur morose

En veine de morale il pérore tout son saoul
On n'a que trop dit-il bousillé de joujoux
Sur cette planète où nous sommes

Puis en début d'après-midi oubliant tout
Il s'accorde pour digérer un petit somme.