27 juin 2007

Epilogre

(suite et triste fin du précédent)

La fille n’a pas quinze ans
S’exclama le commissaire
La fille n’a pas quinze ans
L’attentat est évident

Et ce flacon fort suspect
Voyons voir que je le flaire
Et ce flacon fort suspect
Il pue la drogue à plein nez

Non ce n’est pas du poisson
Ah mon Dieu la glauque affaire
Non ce n’est pas du poisson
C’est du pâté de garçon

Vous voilà dans de beaux draps
Gare aux suites judiciaires
Vous voilà dans de beaux draps
Prenez vite un avocat

On l’a jeté dans un cul
De fosse où ce débonnaire
On l’a jeté dans un cul
De fosse où il s’est pendu.

24 juin 2007

L’ ichtyophage ivrogne et libertin.

Bientôt las d’aiguiser ses couteaux à la meule
Un ogre débonnaire et doux
N’écoutant que sa faim qui feule
Vient se nouer autour du cou

Une serviette
A grands carreaux qui lui descend jusqu’aux chaussettes
Couvrant cravate à pois chemise violette

Et son pantalon gris
Et sa braguette aussi
Qu’à procéder ainsi
Il soustrait au regard de la jeune soubrette
Qui lui sert
Son poisson en entrée en plat pas en dessert

C’est que le bon ogre s’apprête
A se goinfrer d’un excellent
D’un formidable et succulent
Pâté de poisson sans arêtes

Aussi d’un plat de cabillaud
A la moutarde
Dont il me tarde
De goûter le frère jumeau

Son ample mastication
Couvre les bruits de la rue
Et puis alors qu’est venue
L’heure de la digestion
Après le plat de morue
Sa cravate est reparue

Enfin pour arroser comme il se doit
Sa dînette il se verse
Derrière la cravate au nœud étroit
Sans entonnoir ça se déverse
Dans l’œsophage et ça descend tout seul tout droit

Juste un doigt puis un doigt et puis encore un doigt
Finalement c’est une averse
D’eau de vie de rhododendron

Avant que de dégringoler à la renverse
Affriolé soudain par cette idée perverse
De s’étendre en tentant d’étreindre le tendron.

15 juin 2007

Consolation mal inspirée.

Sur le doigt meurtri d’un enfant
Recouvert d’un pansement blanc
Six coups de crayon gras tracent double figure
Jean qui rit Jean
Qui pleure et prends
Ton pain tartiné puis va-t-en
Dehors lécher le beurre avec la confiture

Et si mon cœur à présent
Entre nous parlons bas un peu mal comprenant
Inconsidérément s’aventure
Lui qui n’aura jamais su s’y défendre
Sur le parcours de la carte du tendre
A quel déboire encor ne faut-il pas s’attendre

Je m’y attends je m’y attends
Laisse petit laisse et renonce
Tu vas te déchirer aux ronces
Non ce jeu-là c’est pour les grands

Bientôt il se retrouve en fâcheuse posture
Il faut le relever de sa déconfiture

En souvenir de l’ancien temps
Dans du carton magique aux ciseaux je découpe
Deux piètres compagnons ma foi pas si plaisants

L’un qui renifle en sanglotant
Petit singe pleurard qui tripote sa houppe
A la fin c’est horripilant
Il geint comme un bébé qui refuse la soupe

Et l’autre multicolore
Oiseau exotique qui
Couinant comme une souris
Va ricaner rhi rhi rhi
Dans mon dos jusqu’à l’aurore.